Le titre « somewhere over the rainbow »
vient du film « le magicien d’oz ». Ce film est un grand
classique américain qui passait à la télévision tous les automnes de mon enfance.
Plus qu’une institution aux Etats-Unis, ce film peut être
une métaphore de ma vie.
L’histoire se passe dans le Kansas, où je suis né et
grandi, mais il parle aussi de quitté chez soi pour les aventures dans un autre
monde magique lointain, plein de danger mais aussi plein de personnages
bénéfiques.
Mon voyage en Europe, mon séjour récemment à Berlin pendant deux semaines pour
faire une installation sur place, peut être vu comme ce voyage. Et à la
fin de l’histoire le protagoniste réalise qu’après tout, il n’y a pas meilleur
endroit que chez soi, « there’s no place like home ».
Mais la question se pose : « chez moi c’est
où d’où j’appartiens vraiment? Là où j’ai grandi ? là où
j’habite (Paris) ? ou l’endroit où je fais mes sculptures et où je me retrouve
moi-même dans mon essence la plus pure ?
Les cônes peuvent représenter les tornades, une menace
typique d’une vie menée dans le Kansas, ou une métaphore pour un événement
transporteur, perturbateur dans une vie. Un cône peut être un tipi, les
maisons temporaires des indiens américains des plaines. Pour moi ce sont
des objets facilement modulables par l’imagination, même s’ils sont d’une forme
géométrique simple, banale, mais ouverte avec une notion d’infini incorporé. Ce
sont des formes géométriques et j’aime les formes simples, même si le résultat
global est d’une complexité à l’extrême.
Comme toutes mes œuvres, celui-là est tissé directement
dans son lieu et il en dépend dans ses proportions et ses points
d’accrochage.
Cette fois l’environnement était comptait un couloir de
30 mètres de long avec une hauteur de plafond de 4 mètres et une largeur de 2.50
m.
Les proportions du lieu sont tellement exagérées,
tellement immenses, qu’elles exigeaient une installation aussi monumentale.
L’espace, ces particularités m’ont conduit à créer une installation très
complexe, où plusieurs formes se croisent et où les formes géométriques s’entrecoupent.
Déjà dans mes installations antérieures les motifs
« moires » sont présents quand les traits de la face devant et la
face derrière se croisent quand le spectateur se déplace. Mais cette fois
ci, l’effet est magnifié par la complexité des formes multiples qui cohabitent dans
le même espace et prennent leur sens sans regard des autres formes. Comme
deux nuages qui se croisent dans le ciel, ou des esprits qui traversent
les murs comme ils n’étaient pas là. Les multiples possibilités de
mélange, de transparence, de dialogue entre les formes change avec chaque point
de vue du visiteur.
Pour réaliser cette installation, Il m’a fallu deux
semaines de travail, assisté par 3 à 6 personnes mises à ma disposition par la
galerie, en plus de quelques amis qui sont passés pour donner un coup de main.
Cette installation a mobilisé plus de 5 kilomètres de
fils et comme d’habitude des couleurs très intenses, très fluo.
Utilisation de fils industriels est un élément clef dans mon travail. De prendre des matérielles de tous les
jours et les transformer dans la manière dont je les utilise.
Cette installation a été réalisée au
Direktorenhaus/Johanssen Gallery qui se trouve dans un immense bâtiment
administratif des années trente, dans le centre-ville de Berlin, à proximité du
fleuve Spree et à côté des écluses. Le lieu très pittoresque, la galerie
est renommée et elle est considérée comme un des hauts lieux de l’art
contemporain à Berlin.
Le visiteur découvrira, en plus de l’installation,
plusieurs petites sculptures tissées dans des cubes métallique (40x30x30cm),
ainsi que des impressions de photos cousues à la main.
Cette exposition restera sur place pendant six mois entre
novembre 2011 et avril 2012. Le vernissage qui sera l’évènement culturel
de fin d’année aura lieu le 15 décembre. (date
à
confirmer)